Money Profil – Pour que votre rapport à l'argent devienne un puissant atoutofil

L'histoire vrai de Sabrina avant, pendant et après son MoneyProfil

Découvrez l’histoire de Sabrina,
sa relation à l’argent et son incroyable transformation.
Bonne lecture.

SABRINA

Je m’appelle Sabrina, j’ai quarante-deux ans. J’ai une vie comme bien d’autres en ont vécu : parfois distendue, décousue ; parfois trop serrée, bridée. Aujourd’hui, depuis que j’ai réalisé mon Money Profil, ma vie est enfin équilibrée.

Si j’ai choisi de vous en parler, c’est que les changements ont été profonds. J’ai fait le tour de ce que ma relation à l’argent révélait de ma part intime, de mes croyances et surtout des freins que tout ceci créait en moi sans que je m’en aperçoive. Mon chemin est bien différent depuis.

Une vie distendue

Mon père est parti alors que je n’avais que quelques mois. Je n’ai donc aucun souvenir de la vie commune de mes parents et ni l’un ni l’autre ne m’a parlé d’avant, de leur rencontre, de leur vie et de leur séparation. C’est un fait, c’est ainsi.

Mon père a très rapidement refait sa vie. Ma mémoire ne m’autorise donc que des événements avec une belle-mère et deux petites sœurs. Je ne les voyais qu’un week-end sur deux. C’était les gardes à l’ancienne, on ne parlait pas de garde alternée à cette époque. Anodin ? Non, je ne le pense pas. Ma mère de son côté est restée seule pendant sept ans. Elle s’organisait pour tout ce qui me concernait. À tel point que j’ai longtemps cru que je n’étais pas la fille légitime de mon père. Qu’il m’avait faite, mais rien de plus ! Il ne donnait aucune pension pour moi à ma mère.

Ce que je me rappelle de mon enfance avec lui, ce sont des vacances onéreuses, des cadeaux sublimes, très chers. Il vient d’une famille bourgeoise, où, même si l’on s’en défend haut et fort du plus qu’on peut, l’argent est largement disponible. Pas besoin de compter à la fin du mois. Mieux, on peut se permettre des folies sans que cela mette en péril la santé financière de la famille. Alors les cadeaux dispendieux, où est le problème ?

Le problème est dans la perception que j’ai eu de ce comportement paternel. Certes, il me couvrait de présents, certes ce n’était pas de la pacotille et ça avait de la valeur, mais ce n’était pas ce que j’attendais de lui. J’avais l’impression d’être achetée, que c’était implicitement une déclaration d’amour hypocrite : « Regarde comme je t’aime ! Tu imagines la valeur de ce que je t’ai acheté ? » Oui, il avait raison, c’était énorme, c’était beau, les copines n’avaient pas toutes la chance d’avoir ça. Je me sentais redevable.

Et je lui en voulais tellement. En parallèle, il racontait à qui voulait l’entendre – se justifiait en somme – qu’il ne versait aucune pension à ma mère parce qu’elle dilapidait tout, qu’elle utilisait mal l’argent. Quand j’ai été en âge de comprendre, j’ai enragé contre cette affirmation si vraie, si blessante. Je ne peux pas nier, elle ne gérait pas. Mais était-il obligé d’en parler ainsi, de dévoiler ce comportement à tous ? Quand bien même, ne pouvait-il pas mettre en place un système pour participer à aux charges de mon éducation plutôt que de concentrer ses dépenses sur des cadeaux ? Je ne sais pas moi, prendre en charge la cantine, l’activité sportive directement par exemple. S’il l’avait voulu, il aurait trouvé une solution. La sienne, les cadeaux.

Ma mère, donc. J’ai vécu seule avec elle jusqu’à ce qu’elle rencontre mon beau-père. J’avais alors sept ans. Un amour passionnel duquel sont nés deux autres enfants, un garçon et une fille. Elle était bien différente de mon père, c’est le moins que l’on puisse dire. L’argent, il n’y en avait pas dans sa famille. Les quelques terres qu’il y avait leur ont été prises il y a bien longtemps de ça, et j’ai vu des séances ubuesques autour des quelques biens mobiliers qui restaient, des personnes presque à en venir aux mains pour des petites cuillères… sans valeur.

Elle-même a dû hériter d’une certaine logique que mon cerveau refuse de comprendre. Elle a souvent acheté l’amour, notamment de son conjoint, en se sacrifiant pour qu’il puisse accomplir ses rêves. Tout ceci nous a entraînés dans des situations inavouables. Enfin, je ne sais pas pourquoi j’emploie ce terme puisqu’elles étaient connues de mon entourage. Il n’y a que ma mère qui a cru longtemps que cela était secret, que seules les personnes réellement concernées savaient. L’argent lui brûlait les doigts. Elle gagnait très bien sa vie, avait un travail intéressant et reconnu socialement, avait un important sens de l’effort et ne jouait pas la comédie sur ce plan-là. Sur l’utilisation de ce qu’elle gagnait, nous avions en direct un film dramatique.

D’un côté elle aidait son mari (j’ai du mal à utiliser le terme de « beau-père » parce que nous avons coupé tout lien) à s’acheter la voiture de luxe dont il rêvait, de l’autre elle empruntait de l’argent à sa famille pour mettre à manger dans nos assiettes. Le grand écart en permanence. Et sa famille la couvre, l’aide. Elle veut quelque chose, elle fait un emprunt à la banque. Ça passe puisque ses revenus le permettent. En apparence. En sous-marin si j’ose dire, c’est le clan qui finance. Un qui tombe, cinq qui rattrapent, que ce soit justifié ou pas. Personne ne met de limites. Ce qu’elle omet de dire à tous lorsqu’elle s’insurge d’être seule à assumer les frais de ma scolarité, c’est que tant mes grands-parents maternels que paternels lui font des chèques. Elle est dans un déni total de sa situation.

En grandissant, il se crée des tensions, le ton monte entre nous. De plus en plus. Vers mes seize ans enfin, elle a osé réclamer une pension à mon père me concernant. Vers mes dix-sept, il commence à s’occuper de moi autrement que par l’intermédiaire de cadeaux. Il m’ouvre un compte en banque, y dépose de l’argent que je pourrai utiliser plus tard, pour m’installer. Pour mon permis, il fait ce que beaucoup de parents font, il n’est pas le seul – je ne vais pas tout critiquer – : il m’offre une voiture, d’une certaine valeur.

Le ton monte avec ma mère, je disais. Comment cela pourrait-il en être autrement puisque l’argent que mon père a déposé sur le compte, elle l’a retiré pour elle ? C’est bien fait ça aussi. Pourquoi un seul des deux parents peut-il retirer ainsi ? Et la voiture, elle a eu un accident avec. Elle m’a dédommagé du tiers de la valeur du véhicule. Je pourrais pousser le vice en disant que c’est en partie avec mon argent qu’elle a pu le faire en plus. Et elle de se poser en victime par-dessus le marché.

Je ne l’ai pas précisé tellement j’ai honte, elle faisait des emprunts aux uns et aux autres, et en plus elle ne les remboursait pas. Voilà le modèle qu’elle m’a transmis. J’en ai même été actrice. Quand j’ai eu un revenu, elle est venue taper à ma porte, me demander de l’argent à moi, sa fille. Au début, j’ai cédé, je l’ai dépannée. Pas de la même manière qu’avec mon père, je lui étais finalement tout autant redevable : ce que j’avais d’un côté, je devais le redonner de l’autre. Je n’avais pas le droit d’avoir pour moi, pour moi seule.

Une vie bridée

Dès mon adolescence, j’avais travaillé, donné des coups de main à diverses personnes, fait des ménages, du baby-sitting pour me faire de l’argent de poche. Et cet argent, je l’avais précieusement conservé. Personne ne pouvait y toucher, c’était mon pécule. J’aimais voir ce montant grossir et grossir encore. Ça me rassurait déjà. Je me le devais à moi et à personne d’autre. Et je l’utiliserais pour moi, enfin comme bon me semblait.

Au moment de mes études, j’ai vite compris que je ne pouvais compter que sur moi-même. Ma mère avait son mari et le reste de la fratrie à assumer. Mon père estimait qu’il avait fait sa part avec le compte et le livret d’épargne. J’ai donc financé une partie de mes études avec un job étudiant, l’autre avec mon épargne. Ce fut le drame. J’en ai pleuré devant mon petit ami – pour qui c’était normal de voir cet argent circuler – de réaliser cet investissement pour mon avenir. Pour moi, c’était terrible de voir le solde de mon compte fondre comme neige au soleil alors que j’avais travaillé pour mettre cet argent de côté. J’aurais tant voulu le conserver. Mais ce n’était pas possible. Et je me sentais nue, dépouillée.

C’est ainsi que je me suis bridée. Pourtant, Jules -mon petit ami – m’avait bien prévenue que c’était normal, qu’il ne fallait pas que je m’en fasse, que je gagnerais rapidement au centuple que ce que j’avais dépensé, que j’aurais à nouveau de l’épargne. Et même bien plus que ce dont je disposais là. Mais je me suis bridée.

Dans mes emplois d’abord. Ma carrière professionnelle a démarré dans des environnements qui fonctionnaient à base de subventions. Parler d’argent était un gros mot, on parlait humain, aide, secours. C’était totalement hypocrite puisque sans ces subventions, nous n’aurions pas existé. Une nouvelle hypocrisie sur mon chemin. Puis j’ai évolué dans des sphères commerciales.

Là, j’ai réitéré le même schéma en acceptant des postes dans lesquels il fallait travailler dur, vraiment dur pour pouvoir prétendre à toucher une part de variable importante et donc un revenu confortable. Bien sûr, la part fixe était très faible. Dans ces mêmes emplois, les patrons étaient pingres avec leurs salariés alors que l’entreprise avait de quoi mieux les rémunérer et que les équipes étaient dévouées. Avec ces patrons, rien ne coulait de source puisqu’eux-mêmes ne savaient pas se faire plaisir, je le comprends maintenant.

Qui dit commerce dit relation client, mais aussi discussion sur le budget. En ce qui concerne la relation client, compte tenu de mon domaine d’activité d’origine, je n’avais aucun problème. Tout se passait vraiment très bien avec eux : des rendez-vous conviviaux, une relation de confiance saine, je ne pouvais exiger plus. Par contre, je me rends compte à quel point je projetais mes propres peurs de dépenser sur eux. Au moment de parler tarif, financement, cela devenait plus compliqué. Et si le client n’avait pas les moyens ? Et s’il avait la capacité, mais qu’il ne voulait pas dépenser ? Je réfléchissais clairement à leur place. Parce que je l’ai bien intégré : nous projetons nos peurs sur les autres, en parlant d’eux, nous parlons de nous et vice-versa.

Enfin, je livrai un travail acharné, je ne comptais pas mes heures et surtout, il fallait que je satisfasse mon propre besoin de voir le solde de mon compte grimper. Alors, j’étais capable de me faire violence, d’en découdre avec le client et de le convaincre. Ainsi, je suis devenue une des meilleures, sinon la meilleure commerciale de mon employeur.

Le comble, c’est que lorsque venait le moment de percevoir ma prime, à chaque fois ce sentiment d’illégitimité et d’être redevable a refait surface. Sans crier gare. Entre un de mes patrons qui me remettait le chèque en me disant que je pouvais le remercier et moi qui me demandais si je méritais réellement ce montant, c’était une vraie torture pour mon cerveau.

Je dis bien pour mon cerveau. Car il y a autre chose que j’ai bridée. Ce sont mes émotions. Je ne les ai jamais laissé transparaître. Elles n’avaient leur place nulle part. Elles étaient enfermées dans une boîte imaginaire, avec une lourde chape de béton posée dessus. Aussi, j’ai toujours avancé sans réellement me plaindre. Avancer, travailler, faire effort. C’est tout ce que je savais faire. Non, je mens. Ce que je savais faire aussi, c’était accumuler, empiler, regarder avec des yeux brillants de joie l’application de ma banque. Seul ce moment me donnait satisfaction et me procurait vraiment de la joie.

En dehors, c’était compliqué. Je ne savais pas me faire plaisir. Personne ne m’avait appris. Je passais donc par des phases d’achats compulsifs pour moi-même ou pour les autres. Incohérent pour quelqu’un qui avait peur de sortir son argent. Plus tard, j’en reparlerai : je me suis interrogée sur ces achats. J’ai aussi pris grand soin des cadeaux que j’allais offrir. Je prenais du temps pour qu’il colle parfaitement à la personne à qui je l’offrais. En retour, je recevais des cadeaux achetés à la va-vite. Personne ne réfléchissait réellement à ce qui me ferait plaisir à moi, Sabrina. C’était déroutant, mais la vie continuait ainsi. Aucun don. Des cadeaux vides.

En dehors, c’était compliqué. Car après ces phases d’achats compulsifs suivaient invariablement une phase de restriction, de frustration même. J’avais pris la liberté d’acheter des vêtements, du mobilier, d’acheter pour mon entourage, qu’à cela ne tienne, j’allais compenser, diminuer mes dépenses, regonfler le matelas.

Je me suis petit à petit laissé enfermer dans une prison dorée qu’on appelle argent. À quoi bon en avoir si c’est pour ne pas l’utiliser ? Cette prison a de très hautes barrières, car elle m’a fait confondre dépenses vénales, inutiles et investissement, prévoyance, construction d’un autre avenir. Elle m’a empêchée d’acheter un studio, un appartement, une maison. Alors que j’en avais les moyens. Les murs de cette prison m’ont tellement enserrée que mon entourage se « moquait » de moi : « Quoi, mais t’as pas encore acheté ? Purée, avec ton salaire et celui de Jules, nous ça fait longtemps qu’on l’aurait fait. » Sans le savoir, ils me renvoyaient à mon illégitimité, celle de ne pas savoir prendre des décisions, de ne pas savoir gérer malgré mon statut.

Avec ma situation, et après avoir pris vraiment conscience des dysfonctionnements financiers de ma mère, j’ai fini par arrêter de l’aider. J’avais réellement besoin de prendre mes distances avec elle. C’est arrivé à mon frère et ma sœur aussi. Mais moi, j’étais l’aînée. Et je devenais illégitime auprès d’elle : en refusant de l’aider, de la sauver une nouvelle fois, je passais du côté des méchants, de ceux qui ont un égo surdimensionné. Je passerai sur les mots qu’elle a employés.

Enfin, ma vie s’est bridée à cause de ce que j’ai construit mentalement autour des modèles que j’ai eus. Pourquoi faire confiance à une banque alors que le système a permis que ma mère prélève des fonds qu’elle n’avait pas elle-même déposés sur mon compte lorsque j’étais mineure ? Pourquoi emprunter puisque pour moi, c’est synonyme de dette non réglée, de redevabilité, de trahison, de non-remboursement, de dû ?

En résumé, ma construction – ce que je découvrirais bientôt être mes croyances – m’a engoncée dans un carcan de lutte envers celle que j’étais enfant, celle que je suis devenue adulte. Toute seule, je suis rentrée dans un monde de méfiance, de combat, de rancœur, de rancune. Et je découvrirais bientôt, en réalisant le MoneyProfil, que ce comportement a influencé celui de mes amis, de mon entourage, et même de mes employeurs. J’ai étiqueté les autres comme des adversaires, j’allais en découdre avec eux. Tout ceci est insidieux. Toutefois, on peut changer la donne.

Le Money Profil

Je voulais une nouvelle fois changer de trajectoire professionnelle. Tout en restant dans le salariat, mais avec plus d’autonomie, dans une entreprise plus jeune, avec moins de process. Ce projet me faisait vraiment envie. Le produit, j’y croyais, j’y crois toujours d’ailleurs ! La patronne est agréable, c’est une connaissance de longue date, proche de la famille de ma mère. Elle m’a permis de tester, sans pour autant m’engager à travailler pour elle. On se connaît depuis très longtemps, les premiers jobs de baby-sitting, c’était pour garder ses enfants.

En me permettant d’essayer, elle m’a fait un cadeau. Je me suis sentie légitime à le recevoir. Quant à aller au-delà, c’était une autre histoire. Une jeune entreprise comme la sienne, pas de promesse de réussite, des choses à faire en autonomie, mais sans process alors que j’ai besoin d’un cadre d’actions défini. Et ce challenge : oui le produit est bon, mais quid s’il ne trouve pas son marché ? Il en va ici de ma sécurité financière. Il me fallait un temps de réflexion et, je commençais à l’entrevoir doucement, il me fallait surtout prendre de la distance avec mon fonctionnement.

Et si cette prison de l’illégitimité et de l’argent me coupait de l’épanouissement et de la réussite. Et si la vraie réussite était le point de départ de l’argent et pas l’inverse ? L’argent serait-il finalement la conséquence de la réussite, mais pas le but de celle-ci ?

Je commençais à m’interroger sérieusement lorsque dans mon fil LinkedIn, par le biais des « likes » de mes relations, j’ai commencé à lire des publications sur le thème de la relation à l’argent. Un outil, le MoneyProfil. Je me suis abonnée, j’ai lu scrupuleusement les posts et les infolettres. J’ai mis du temps à me décider. Normal, il fallait dépenser ! Puis j’ai sauté le pas. Et je ne l’ai pas regretté. J’aurais pu aussi me dire que j’aurais dû le faire plus tôt. Non, je pense qu’il est venu au bon moment pour m’accompagner dans ma transition professionnelle.

D’ordinaire, de fil en aiguille, on tricote. Ici, c’est l’inverse. D’aiguille en fil, on détricote. On tire, on défait, on déconstruit notre rapport à l’argent. On travaille sur l’intimité de cette liaison. L’argent n’est qu’un outil qui focalise une relation. Dans mon cas, il aura été la source de chantage relationnel, dans ma famille, avec mes employeurs, avec mes amis. Dans mon cas, il aura été la « racine du mal » : il n’aura été la source que d’émotions négatives. Alors pourquoi serais-je à l’aise avec lui ? Enfin avec ce qu’il représente.

Bref, je me suis lancée, je me suis offert ce cadeau. Déjà, cette phrase est tellement importante pour moi. Je me suis mise en mouvement, je me suis accordé de l’importance. Alors bien sûr, Sandrine, avec le MoneyProfil m’a fait changer de trajectoire, de vocabulaire. J’étais venue pour travailler ce sujet. Encore et toujours, faire un effort. Je le devais bien après tout, puisque je me l’étais payé. Non, le MoneyProfil, c’est autre chose que du travail : c’est accepter, c’est aller trouver de la légitimité de la confiance, c’est cheminer, c’est développer des compétences, c’est accueillir, c’est prendre de la distance, c’est évoluer, c’est incarner. J’ai compris que c’est ainsi que je devais le vivre pour que j’en retire tout ce que j’étais venue chercher.

Et c’est allé au-delà de ce que les posts me laissaient imaginer.

Au cours des différentes phases que propose le programme, j’ai été invitée à revoir ma position, à être infidèle à celle que j’étais le matin même, à déconstruire tout ce que mon cerveau avait construit en oubliant mon cœur.

Primo, mes réponses aux diverses questions ont mis au jour tout ce que je ne voulais pas voir. Soit tout ce que je vous ai raconté avant, soit tous les schémas qui m’ont enfermée dans cette terrible prison. J’ai petit à petit supprimé certaines croyances, mis de côté bon nombre d’aspects de mon passé, fait le deuil en quelque sorte de Sabrina enfant. Oh ! Bien sûr, je n’ai pas tout rejeté. Il m’a même été demandé de la remercier, car c’est bien son vécu, ses croyances qui ont été mon moteur pour avancer et devenir celle que je suis devenue.

Mais suis-je seulement cette Sabrina-là ? Non. Certainement pas. Parce qu’une personne ne se résume pas à ses actes, à ses agissements, à son comportement. Petit à petit, en avançant dans le MoneyProfil, j’ai dit adieu à certains fonctionnements sans pour autant renier, ni même trahir ma famille, ceux qui m’ont vue grandir. J’ai expliqué à une part de moi que j’allais prendre de la distance avec ce que l’on m’avait inculqué. C’est tout. Et c’est si important.

En poursuivant, Sandrine, qui mène le programme, m’a aussi expliqué le fonctionnement des croyances. Elles sont presque prophétiques si on les laisse agir sur nous. Nos expériences, tout à fait involontairement et inconsciemment, vont être en parfaite corrélation avec ce que nous croyons de la vie. C’est bien comme ça. C’est réconfortant. On s’autoconfirme qu’on a raison puisqu’on ne tente pas de fonctionner autrement.

Aussi, accepter ce travail, c’est apprendre à discerner ce qui, dans mon fonctionnement, est utile pour ma vie personnelle comme ma vie professionnelle. C’est apprendre à mettre le curseur au bon endroit entre ressource et frein. Pour moi, c’est comprendre à quel moment mon profil sécuritaire, dont je n’avais pas conscience de la démesure, pouvait m’aider à avancer, pouvait temporiser un collègue trop impulsif et casse-cou financier, et éviter de mettre en péril un projet. Et le pendant, c’est comprendre à quel moment je bascule de l’autre côté : celui où je vais m’empêcher de réussir par crainte, celui où je vais m’empêcher de construire un patrimoine pour ne pas voir le solde de mon compte en banque diminuer.

Une des phrases durant le MoneyProfil qui m’a marquée, c’est « Si j’avais une telle somme, je me paierais XXX. » 
En ce qui me concerne, c’est tellement juste. C’est tellement faux.
C’est juste de mettre ce point dans le viseur.
C’est faux, j’ai déjà la somme requise et je ne passe toujours pas à l’acte. Pourquoi ? Je pourrais même avoir le double ou le triple de ce qu’il faut que je ne le ferais pas quand même. Le meilleur exemple pour moi, l’achat d’un bien immobilier. Je ne dis pas que j’ai de quoi me payer une maison cash. Mais toutes les banques demandent un apport que je peux largement assumer. Mes revenus, et ceux de Jules, nous permettent de rembourser une charge de crédit facilement. Et même après, il me restera de l’épargne et de quoi épargner. Ou me faire plaisir. Il était peut-être temps que les lignes bougent.

Le choc réalisé par certains passages peut être violent. Je ne me cache pas que j’ai pleuré, énormément pleuré. En même temps, c’est tellement libérateur. Les moments compliqués de cet engagement face à soi-même, ça a été pour moi d’écouter des phrases positives sur l’abondance, ça a été d’accepter que les choses ne fussent pas toujours ce qu’elles paraissaient. Ça a été d’apprendre que mes perceptions pouvaient évoluer si je me permettais de développer cette compétence d’accueillir ce qui allait me relier à moi, Sabrina, en dehors de toute croyance. Ça a été de comprendre que je pouvais m’accorder que les choses soient faciles pour moi.

Bien sûr, la question du don est venue se poser. Elle était centrale même puisqu’à travers il y a celle de la légitimité. Notamment la légitimité à recevoir un cadeau. Et avec le MoneyProfil et tout le travail qu’il y a autour, j’ai pris conscience que je recevais mal les cadeaux. Je ne sais pas les apprécier, quels qu’ils soient. J’acceptais mal ceux de mon père et j’ai transposé cette vision sur tous les autres que l’on pouvait m’offrir. Aussi, inconsciemment, j’ai induit qu’on ne prenne pas soin des cadeaux qu’on me faisait. Je ne me rendais pas compte à quel point cela pouvait être frustrant pour la personne en face. Le besoin de recevoir est humain, il n’y a rien d’anormal ou d’illégitime à recevoir un cadeau. Le corollaire, c’est que je ne savais pas demander, exprimer ce que je voulais vraiment. Pourtant, je l’avais déjà entendu : « Mais si tu n’as pas ce que tu veux, demande-le. » C’était impossible pour moi jusqu’à cette expérience, cette mise en mouvement.

C’est ici que Sandrine a introduit la roue de la cohérence, parce que chaque phase est adaptée, individualisée pour coller au besoin du participant. Elle a mis le doigt sur les incohérences que je vivais et que je semais autour de moi, qui m’empêchaient en tout point de recevoir ce que je voulais. Comme j’avais fermé à double tour mes émotions, je laissais ma tête prendre chaque décision en fonction de mon vécu, de mon éducation, etc. Mais jamais je ne laissais mon cœur s’exprimer, alors que mon cœur, c’est lui qui représente vraiment Sabrina, c’est lui qui ressent réellement. Avec la roue de la cohérence, j’ai appris à les faire coexister, à interroger l’un et l’autre et surtout à rassurer mon cerveau : le cœur lui dit qu’il l’entend, qu’il le prend en considération. Ainsi, j’accueille réellement mes émotions.

Une vie équilibrée

Depuis que j’ai réalisé le MoneyProfil, tellement de lignes ont bougé.Je suis plus éclatante, ça se lit sur mon visage. J’étais déjà souriante, maintenant, je suis naturelle. Et je dois dire que ça me va bien ! 

J’ai abordé mon nouvel emploi avec une énergie différente, j’y suis allée sans crainte, en étant totalement en phase avec le fonctionnement et les valeurs de la société. C’était un challenge. Comme elle est jeune, qu’elle a de gros caps de développement à passer, que les process – qui me sont chers – ne sont pas en place et qu’il y a donc des incertitudes, mon profil sécuritaire avait tendance à mettre une ceinture, voire des bretelles. Mais j’ai suivi mon cœur, fait la démarche MoneyProfil et intégré dans l’entreprise totalement sereine. Et je devine d’avance que ce sera une superbe expérience.

Je suis en charge du développement commercial et marketing ; je vais aller prospecter, faire connaître le fabuleux travail de l’équipe, le service qu’elle propose au bénéfice d’autres entreprises et je n’ai plus l’impression de devoir rentrer dans une arène, de jouer ma vie et celle de mon compte en banque. En prenant ces décisions cumulées de changer d’employeur et d’analyser mon comportement, je me sens réellement alignée. Bien sûr, il y aura des jours plus compliqués que d’autres, et je ne croiserai pas sur ma route que des personnes adorables, mais l’essentiel est bien présent.

À côté de ça, la situation a bien évolué sur mon rapport au don et aux cadeaux. Je dirais que c’est encore en cours d’acquisition. Mais la vie fait bien les choses. Quelque temps après le MoneyProfil, il m’est arrivé quelque chose d’inédit. Nous avions organisé une soirée avec des amis, comme cela arrive régulièrement, et au cours de celle-ci, l’une d’entre elles a sorti un paquet, joliment emballé et me l’a tendu. Ils s’étaient cotisés et m’avaient acheté un collier. Quelle surprise ! Ce n’était ni mon anniversaire ni ma fête et pourtant, j’avais un cadeau. Ils m’ont expliqué qu’ils voulaient juste me remercier d’être moi. J’ai laissé parler mon cœur et j’ai savouré.

Cette scène m’a aussi rappelé mes compulsions d’achats et j’ai compris, en liant tout ce que j’avais appris avec le MoneyProfil que dans ces achats frénétiques, je cherchais seulement à montrer que j’avais besoin de recevoir de l’amour, de la compassion. J’avais besoin qu’on s’occupe de moi et je le faisais moi-même, et mal. Cela évolue tranquillement.

Il y a eu d’autres séismes depuis. Des séismes qui ont permis de remettre les choses à leur place, pas celle que je leur avais destinée, la vraie. C’est puissant. Déjà, les relations avec ma mère se sont pacifiées. Elle aussi s’est mise en mouvement. Elle a enfin entendu que son comportement était anormal. Et elle a décidé de se faire accompagner par un psychologue pour comprendre les mécanismes qui la guidaient. Nous nous reparlons, nous passons de bons moments ensemble. Elle sait que si elle revenait à son ancien fonctionnement, je n’hésiterais pas à me mettre en retrait. Elle sait aussi que ce ne serait pas contre elle, mais pour moi, pour me protéger. Parce que je me l’autorise. Je sais que ce qu’elle a entrepris lui fait beaucoup de bien et que, par ricochet, ça bénéficie aussi à mon frère et ma sœur qui avaient eux aussi beaucoup souffert.

Pour mon père, c’est encore différent. Nos relations s’étaient nettement améliorées depuis longtemps. Il y a juste un sujet qui nous sépare encore. Mais je ne vais plus au front, j’ai semé des graines, j’espère qu’elles germeront et qu’il les verra pousser. Cela concerne le sujet universel des héritages. Il a des biens et de l’argent. Je n’ai ni envie que la fratrie se déchire après son décès pour les partager, ni envie de gérer sans lui tous les papiers. Je n’ai qu’une hantise : qu’après lui, on ne réalise pas ses souhaits. Il n’a qu’une crainte, qu’organiser ses affaires le fasse mourir, lui qui se sent encore si jeune et si dynamique. Je ne vais plus au front, j’espère qu’il m’a entendue.

Avec Jules aussi, ça bouge. Nous n’avons pas encore acheté de bien immobilier, c’est vrai. Nous anticipons que cela deviendra peut-être plus compliqué avec la conjoncture. Toutefois, il a discerné chez moi une très forte baisse de mes craintes face à cet achat et cela a modifié les siennes en conséquence. Lui, qui avait encore moins confiance au système que moi, est prêt à passer le cap, voire à modifier le type de bien que l’on va acquérir. Je n’en reviens pas ! Notre défiance face aux métiers de l’immobilier, de la banque et de l’assurance diminue. Le schéma se répète et pour notre bien cette fois. Avant, forcément, nous ne trouvions rien à notre goût parce qu’on détestait d’avance l’agent immobilier. D’office, on s’imaginait qu’il allait nous arnaquer. Aussi, rien de ce qu’il nous présentait ne trouvait grâce à nos yeux. Le banquier, c’était encore pire. Maintenant, nous comprenons qu’ils seront vraiment les partenaires de notre projet, avec leur propres contraintes (qui ne sont pas contre nous).

En fait, réaliser le MoneyProfil a initié en moi une profonde transformation qui relève de l’intime, qui bouleverse ma vision de la vie. La Sabrina d’après ne rejette en rien celle d’avant. Mais elle est beaucoup plus libre. Je suis beaucoup plus libre de mes choix, de mes actes, de mes mouvements. Et chaque jour je me dis que oui, peut-être je me suis autorisé ce changement sur le tard. Et surtout, chaque jour je me dis que j’ai accepté le changement au moment où j’étais prête à le faire.

Et naturellement, quand on commence à appuyer sur un point, c’est une réaction en chaîne qui débute. Quand j’ai vu la puissance que pouvait avoir cette analyse, je suis allée en explorer d’autres. J’ai par là vécu dans mon corps ce que Sandrine avait soulevé en moi. Et puis certains sujets évoqués en ont fait émerger d’autres qui ne relèvent pas de ce coaching. Alors, j’ai entamé un cheminement avec un psychologue pour explorer plus loin. C’est aussi ça la force du MoneyProfil : en questionnant notre rapport à l’argent, nous mettons en lumière tellement de distorsions, de dissonances à aller sonder, triturer, détricoter. Sans quasiment jamais parler monnaie sonnante et trébuchante.

En guise de mot de la fin, je dirais donc que j’ai une vie toujours imparfaite, mais tellement équilibrée par rapport à ce qu’elle a été. Je remercie chaleureusement Sandrine d’avoir créé cet outil extraordinaire, d’en parler comme elle le fait sur les réseaux.

Merci de m’avoir appris à m’écouter, de m’avoir appris à coexister avec mes doutes et mes angoisses sans les laisser prendre le dessus. Merci de m’avoir permis de révéler cette belle part de moi qui était cadenassée. Merci de m’avoir permis d’atteindre le palier suivant.

Et vous lectrices et lecteurs, j’ai souhaité témoigner de mon histoire, car elle est vraie. Cet épisode de ma vie restera parmi les meilleurs. J’imagine que tout ou partie de cette nouvelle vous parlera. Dans ce cas, sautez le pas. Autorisez-vous !

Notes

Le récit de Sabrina a été recueilli et écrit en collaboration avec Amélie CHASTANG, Les Mots d’une Planète.

Les noms ont été modifiés, certains détails l’ont été aussi, ceci fin de préserver l’anonymat.

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